Redonner du sens au travail

Conférence publique animée par Coralie Perez

Date : Le mardi 23 Avril 2024 à 20 heures

Lieu : Amphithéâtre de la faculté de droit Épinal

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Coralie Perez est économiste, ingénieure de recherche à l’Université de Paris 1, membre  du Centre d’économie de la Sorbonne (CES).
Ses recherches portent sur la formation continue des salariés, les effets des changements technologiques et organisationnels sur les conditions de travail et d’emploi, les modes de gestion  de la main d’œuvre et les relations professionnelles.

Dans le cadre de sa thématique annuelle consacrée au travail, les Frères de La Fraternité vosgienne ont invité Coralie Perez, socio-économiste à Paris 1-Panthéon Sorbonne, a présenter le résultat d’un travail de recherche mené avec Thomas Coutrot qui a dirigé le département « conditions de travail et santé » au ministère de Travail.

Face à des vagues de démission, au développement du télétravail et au refus des bullshit jobs, les deux chercheurs ont interrogé les salariés sur le sens qu’ils entendent donner à leur travail en privilégiant trois critères :

  • la question du développement (est-ce que l’on peut s’accomplir et progresser au travers de son travail ?)
  • la question de la cohérence éthique (est-ce que ce que je fais est en accord avec mes valeurs ?)
  • et la question de utilité sociale (ai-je le sentiment d’être utile socialement ?).

A partir du constat qui en découle, ils analysent les mécanismes qui ont transformé le sens du travail (management par le chiffre, travail contre la nature…) avant d’évoquer différentes pistes pour retrouver le sens perdu, de la RSE à « l’entreprise libérée » sans oublier la multiplication des initiatives locales.

La réflexion de Coralie Perez et de Thomas Coutrot est menée à la lumière de la pandémie de la Covid-19 comme des nouvelles exigences que sont les défis écologiques et la demande accrue de démocratie sociale au sein des entreprises.

Redonner du sens au travail, une aspiration révolutionnaire ?

 

Démissions en chaîne, refus des bullshit jobs, méfiance vis-à-vis des grandes entreprises, préférence pour le télétravail, réhabilitation des activités manuelles, réorientations en milieu de carrière : les questionnements sur le sens du travail n’ont jamais été aussi nombreux. La pandémie a provoqué un débat sur les travailleurs « essentiels », qui sont pourtant moins payés et considérés que les « premiers de cordée ». Quant à la crise écologique, elle impose de réorienter nos emplois. À l’heure où le management par les chiffres a envahi le secteur privé comme la fonction publique, il est crucial de s’interroger sur le contenu et la finalité de nos activités professionnelles. Il fut un temps où l’on cherchait avant tout à occuper un emploi. Aujourd’hui, il se pourrait bien que la priorité soit donnée au sens du travail. C’est là que se produit actuellement une révolution, guidée par les nouvelles exigences sociales et les défis écologiques.

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